jeudi 1 septembre 2011

Il faudrait écrire

Le billet précédent, ainsi qu’un message d’une amie, me rappelle une chose que je me dis souvent. Il faudrait écrire. Régulièrement est un doux rêve. Plus souvent est plus réaliste mais ne veut rien dire... Plus souvent que disons, une fois par an? Alors, deux? Il faudrait saisir ces moments d’inspiration, ou ne pas oublier tous ces petits moments de la vie quotidienne qui m’inspirent une pensée qu’il faudrait poursuivre, plus tard, quand j’aurais achevé les tâches du jour, couché les enfants, pris un peu de temps avec mon mari et que je ne serais pas tombée de sommeil. Ou alors que je serais prise d’une insomnie.
Avant, je travaillais de nuit sur ce genre de choses. Sur des textes, des analyses, des lectures, des projets paroissiaux, des cours (suivis ou à donner). Avant. Quand je n’avais pas d’enfants. Et que je ne dormais pas la nuit. Que je tenais par je ne sais quel miracle, poussée par une frénésie, un besoin d’avancer, ou peut-être de fuir.
Maintenant, je n’arrive plus à écrire ou travailler de nuit. Sauf ce soir, après cinq soirs lors desquels je me suis couchée vraiment tôt. Ce soir que je me sens un peu reposée, bien que fatiguée physiquement. Ce soir, après une longue discussion avec ma tante, et aussi un instant de lucidité méditative.
Ecrire. Il faut donc écrire. Je me dis souvent qu’il faut écrire. Peu importe quoi en fait. Commencer par écrire, même un quart d’heure par jour. Puis je ne le fais pas. Je me demande comment faisaient ces grands écrivains (qui, soyons honnête, finissaient par devenir fous, étaient en dépression ou asociaux). Ou comment font les écrivains aujourd’hui. Ceux qui écrivent en plus d’avoir un travail qui les fait vivre (oui, parce qu’écrire ne nourrit pas une famille, ne rêvons pas), ou ceux qui enchaînent roman après roman. Ou ceux qui écrivent des textes philosophiques plus ardus. Où trouvent-ils le temps, l’énergie, la rigueur qu’écrire requiert? Ou même l’inspiration, le coup de génie? (Je pense aux paresseux géniaux, ils existent bien, ceux-là.) Le courage de reprendre le travail, de modifier, corriger, effacer, remanier? Celui d’envoyer leurs écrits, d’essuyer des refus? La chance de trouver un éditeur? Une colonne dans un journal?
Je m’égare, il faut commencer par écrire. Ecrire ce soir, ces quelques lignes, jusqu’à ce que mes yeux me disent qu’il est l’heure de me coucher. Demain les enfants se réveilleront, ils seront en pleine forme et ils voudront sortir dans le jardin, aller au marché, voir leurs cousins, les poules, les chiens et le chat, jouer dans le bac (vieille roue de tracteur) à terre jaune qui remplace si bien le sable du parc.
Me relire demain peut-être, publier le billet s’il n’est pas trop mauvais.
Ecrire demain aussi, je l’ai promis.
Jeudi sera un autre jour. Jeudi, nous irons au zoo.

- Billet écrit le 14 juin 2011 -

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