jeudi 24 mars 2011

Héritage

Sujet doux et douloureux à la fois... Aujourd'hui, ça fait dix ans que mon père est décédé. Doux, parce que je porte en moi cet amour qu'il ma porté (et pas seulement à moi, bien sûr, mais c'est mon moment d'égoïsme, celui où mon papa est mon papa), parce que je pense à lui avec tendresse. Souvent, très souvent, même si je n'en parle pas. Douloureux, parce que l'enfant que je suis pleure toujours un peu son papa, égoïstement.

Je n'ai pas envie de m'étendre trop dans ce billet, mais j'ai tout de même besoin d'écrire quelque chose. Je repense à un poème écrit par une proche, inspiré par cet homme debout, comme elle le décrivait à la fin de son parcours. Je repense aussi à ces interminables discussions sur mes lectures scolaires du moment, entre littérature et philosophie (et avant ça, sur les déclinaisons latines, mais alors ça, c'état vraiment barbant à mes yeux...). Puis, plus tard, les discussions à proprement parler philosophiques. Et aussi, ces longs échanges téléphoniques sur tout et sur rien, souvent terminés par un: "Amen! Ca suffit pour aujourd'hui!" (Il faut dire que ces appels duraient régulièrement plus d'une heure.)

Mon père a sans aucun doute été la personne qui m'a le plus influencée sur un terrain intellectuel, toujours à chercher plus loin, parfois trop à mon goût, toujours à trouver encore un argument, comment rebondir sur un nouveau sujet, mais toujours ouvert à l'argumentation. Et probablement aussi pour me former à l'argumentation et à la pensée indépendante. Non seulement il m'a toujours soutenue et encouragée dans mon cheminement, mais il m'a aussi montré l'exemple, au-delà des mots, par sa manière d'agir.

Je repense à toutes ces discussions, à tout ce que j'ai reçu et qui a permis de me construire, et j'espère que je pourrai donner la même chose à mes fils. Que par moi, ils découvrent aussi un peu de ce grand-père qu'il n'auront pas connu, par cet héritage intellectuel.

2 commentaires:

Isa a dit…

Quand mon père a quitté ce monde, j'étais très jeune, 20 ans plus tard, je n'ai que très peu de souvenirs de cet homme absent! Profite de ton héritage pour t'élever! Raconte à tes enfants ce qu'il était, même si ils ne comprendront pas tout de suite, tu les imprégnera déjà de cet homme que tu as admirer.

ephemere a dit…

pensées douces...
On n'oublie jamais, le manque est toujours là omniprésent, on apprend seulement à vivre avec de plus en plus en paix...